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Juste une envie de faire partager tous ces moments d'efforts en montagne.

L'incontournable

Sur le bien que François Hivert m’avait parlé de cette course l’an dernier et encore en début de saison, j’avais décidé de la mettre en option pour ma préparation de l’UTB.

Je pars direction Pralo pour récupérer les dossards d’Emilien Bochet et moi pour 18 :30 afin de suivre le briefing car un éventuel changement d’horaire de départ étant prévu, départ maintenu à 7 :00. Dernière préparation du sac à la voiture avant une nouvelle nuit dans le coffre en espérant qu’elle soit plus longue qu’à la maxirace. La matinée me facilite le sommeil pour 22 :30, le réveil prévu à 5 :00 sera devancé par le courant d’air passant par les vitres entrouvertes à 4 :30, le sommeil m’étant suffisant pour cette bonne nuit, j’attends le réveil au calme dans le sac jusqu’au moment où il se met à pleuvoir avec de bonnes rafales. Ceci ne durera que pendant que je mange le succulent nouveau gâteau Bio GO2 aux amandes, même plus qu’il n’en faut tellement il est bon. Les ischios me tirent déjà, le massage de 20min à l’arnica s’impose et je comprends tout de suite que les bâtons vont m’être utiles. Prêt pour l’échauffement, rien d’exceptionnel sur mes accélérations ne dépassant pas 171, ça promet.

Le départ est donné, très étonné de l’allure tranquille jusqu’à la sortie de Pralo, je n’ai pu que suivre le petit message de la veille d’Alexis Imperatore « pars pas trop vite ». Déjà en 10ème position en fin de peloton avant de réellement commencer la montée, le ton est donné par Jérome Bosch qui entraine Alexandre Daum et Emilien Bochet sur toute la montée. Après le passage du pont Fabien Mingeon a un problème et s’arrête un moment, j’en profite pour prendre un peu d’avance après 15min de course mais le cœur n’est pas là, tout comme les jambes, il ne me reste que les bras pour pousser sur ces fichus bâtons light qui plis comme un arc. Je joue au va et viens avec un petit groupe sur la partie encore balisée avant de rentrer dans le parc. On était prévenu lors du briefing avec l’humour de Philippe Delachenal: « vous ne pourrez pas vous perdre une fois en réserve, si vous ne connaissez pas, suivez ceux qui sont devant »…

Trop préoccupé à surveiller mon cardio, j’en oublie mon classement, le rythme est toujours pareil, Fabien Mingeon à 2min dans le rétro, ça me va car le Petit Mont Blanc sera plus costaud. Les 3 premiers ne sont plus en visuel depuis un petit moment. A l’approche d’une intersection avec panneau (traversée gauche : refuge de la Vanoise, tout droit : refuge de Valette), étant dans un groupe de quatre, les 2 premiers prennent à gauche tandis que le restant m’interroge sur la direction, c’est pourtant claire, c’est gauche. D’autres coureurs nous rejoignent au point, c’est alors que les trois premiers redescendent avec une perte de 10min d’avance. On les laisse passer, j’en profite pour me mettre dans la trace de Jérome pendant qu’il double tranquillement. Le cardio ne monte guère. Les traversées de ruisseau me font gagner du temps sur les concurrents qui ont peur de se mouiller les pieds, malgré tout un coureur reste avec moi jusqu’à Pralo, on n’aura même pas pris le temps de s’arrêter au ravito de Félix Faure, chrono 1 :17. Traversée de névé et chemin à pierre roulante pour la descente, on reste à un rythme correct pour éviter la blessure et ne pas se cramer pour la suite, on discute un peu, plus personne dans le rétro à l’approche du Lac des Vaches et sa superbe ligne de dalles où je prends plaisir à faire de grandes enjambées et éviter l’eau qui en recouvre certaines. L’écart est fait pour un moment. Puis le chemin longé par d’anciens murets de parcelles se remet à descendre, ma cheville droite se retrouve légèrement sur une pierre sans douleur heureusement, et dans les 5min, c’est la gauche qui prend le relais. Je freine un peu et laisse 30sec à mon compagnon pour que je me reconcentre sur mes appuis, pas de blessures maintenant. Je récupère mon compère et un autre coureur à l’arrivée de la piste de ski, un promeneur nous signale 4,5 et 6ème. Je ne comprends plus rien, il a due louper des gens ou d’autres auraient réussi à se planter de chemins, mais où ? C’est impossible ! Le coureur à l’air en difficulté et nous laisse passer aux premières bâtisses. Les pneus touchent le bitume pour chercher le ravito vers l’aire de départ après 38min depuis le refuge, ayant juste bu une flasque de ONE et un peu de Booster, pas la peine de s’arrêter et même pas penser à prendre de l’orange à mon habitude, j’ai encore un peu trop de réserve sur le dos. Je laisse mon coéquipier remplir ses 2 gourdes, pour faire la suite seul un moment. J’avais oublié qu’une ligne droite en goudron m’attendait à la sortie de Pralo, et qui allait me démoraliser. Une avance venait d’être faite, hors de question de la perdre ici, surtout que personne n’était derrière, je trotte et à mi-chemin me retourne, il me rattrape ce n’est pas possible. Je ne lâche pas jusqu’à l’entrée du chemin forestier sans pour autant accélérer, il est à 50m puis ralenti peu à peu.

Photo Eric Marolt

A la sortie du bois, le chemin large et herbeux en faux plat montant me font un peu tirer la grimace, pas de grosses envies de relancer quand il faut mais je n’ai pas trop le choix, de plus qu’il se met à pleuvoir dans cette zone avec des bonnes rafales, limite à virer la visière de la tête, la même impression qu’en étant sur passage d’arête ski sur le dos à garder l’équilibre avec le vent. Je vois quelqu’un au loin qui a l’air de me reconnaitre ou m’attendre, puis se mettre à prendre un peu d’avance, ça me redonne l’envie de relancer. Avec la capuche et la distance, j’ai cru un instant que c’était François, je me rapproche et suis finalement encourager par Eric Marolt, un collègue du boulot qui me suis et me boost jusqu’à la traversée de route, le soleil revient ainsi que 3 coureurs à 2min. La montée commence par un single dans un champ, puis la forêt délimitée par un fil de clôture. J’ai encore la confirmation que je suis 4ème, si je garde le même rythme ça serait pas plus mal. Je prends pleine main le fil pour passer dessous, le jus a mis un moment à se me secouer jusqu’à l’épaule, personne n’aura pu dire ne pas être au courant depuis la route tellement j’ai due brailler par la surprise.

La fameuse forêt avec le chemin raid avec des marches de racines, la pensée que l’an dernier j’avançais plus vite pour voir François me détendait direct. Je prends ma One for Five pour me réveiller, l’effet est immédiat pour ne pas relâcher.

Ils ne sont déjà plus que deux derrière moi, Gilles Martinet suivi de près par Christel Dewalle toujours à 2min. La sortie de forêt au frais s’ouvre sur un pré chauffé par les remontées d’humidité, pas un brin d’air frais pour inspirer normalement, une pensée pour Yann et les autres qui n’ont eu pas le choix. J’ai le choix et je continue sur ma position, le chemin est plus dure, parsemer de grosses marches, de lacets, relances différentes, ça devient plus dure. Vers 1700m, je tombe sur Thierry Bochet, venu encourager son fils, me donne quelques nouvelles : Emilien est devant Jérome Bosch de peu, tandis qu’Alexandre Daum a relâché de 5min, qu’il me sera difficile de le reprendre avec les 15min de trou. Thierry m’accompagne et m’encourage à ne pas céder le temps de deux épingles et un passage escalier. Les quelques séries de chaises faites aux entrainements me sont utiles ici.

J’arrive maintenant à 1730m, sur la fin du chemin que je connais avant le plat, où l’on attendait d’encourager François Hivert avec Laurent Copin et Alicia Magnenot. Truc bizarre, j’ai chaud aux mollets, je prends le risque de rabaisser mes Full Compressport pour les refroidir avec la bises qui s’installe, pas plus d’effet que ça, je les remets, en profite d’être l’arrêt pour sortir un Tonik GO2. Mal choisi l’endroit pour faire ça, je n’ai aucune visibilité sur la récupération des deux poursuivants. A peine avoir redémarré que Chrystel sort suivi de 30sec par Gilles. Je ne reste pas bien longtemps devant elle, je la laisse passer et tente une accélération dans les marches avant la relance sur le névé pour semer Gilles, en vain, le cardio stagne 10 pulses plus basses. Gilles me double et prend des nouvelles sur mon état, je lui dit simplement que c’est un petit passage et que je vais me refaire. Il se fait poser aussi dans la montée avant 2200m où se trouve un petit ravito, je prends vite un verre de Coca et d’eau pendant que je cherche au loin mes deux prétendants. Je ne vois pas Chrystel, mais Gilles n’est pas très loin à 3min. Il me reste ici 300m de dénivelé pour atteindre le Petit Mont Blanc. Un peu plus, j’aperçois Chrystel qui atteint le sommet, je n’ai plus qu’à voir l’avance qu’elle aura pris une fois en haut, 12 min difficile à reprendre. Le vent frais souffle à contre sens sur toute cette portion, cela me fait du bien mais me demande un effort supplémentaire en pousser. Gilles est au sommet 5min devant, même si je perds un peu de temps, je me serais réservé pour l’ultime descente.

Le sommet est tout proche et me retourne, personne derrière, ce n’est pas plus mal, le début de la descente est abrasif avec de petits cailloux où je passe sereinement avant le changement de terrain. J’en profite pour manger du solide pour la première fois de la course, la nouvelle barre bio GO2 dont raffole Alexis, et de profiter de ce nouveau panorama sur la Vanoise.

Photo Benjamin Dunand

Le chemin devient à nouveau en terre, je décide d’accélérer mais le terrain étant tout en faux plat descendant à ma surprise, avec de multiples épingles brusques, je suis obligé de poser des piles à chaque fois, cela me tape l’intérieur des cuisses et une petite sensation de crampe s’installe. Sans doute n’ai-je pas assez bu, je suis obligé de ralentir la cadence dans cette portion qui n’est encore que le premier tiers de descente. Je ne vois plus personne devant, c’est la louze ! Se réserver pour la fin et ne pas arriver à envoyer mieux que ça, je me dit que finalement avec ma place et ce que j’ai tenu jusqu’à présent avec ce que j’ai fait la veille n’est pas si mal.

Je retrouve à nouveau un terrain favorable, ça revient un peu mais sans plus. Le gros de la descente se fini et continue sur le vallonné en piste d’accès 4×4. Je double quelques coureurs du petit parcours. Pralo est tout proche, une traversée de route, de la relance et une dernière bosse de 50m qui se fait en marche rapide pour avoir mal une dernière fois. J’entre dans Pralo, le monde est là de chaque côté de la route, grosse ambiance. J’utilise mes dernières ressources sur un sprint qui ne casse pas des briques pour atteindre le tapis rouge.

J’apprends par Emilien, 19 ans qu’il est arrivé premier, très content pour lui et son père.

Pour ma part, je suis très satisfait du travail fourni cette matinée sur un terrain assez difficile sous des conditions météo changeantes, une F.C. régulière pour une fois avec des jambes fatiguées, et terminé par une énorme pizza tartiflette tant attendant avec Emilien…

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