Grand Bec

C'est avec le bon mal aux jambes de la veille que l'on part ce dimanche 16 Mars 2014 avec Philippe Miège, Gaelle Martin, Katell Guiziou sur Champagny sous un ciel bien couvert pour aller taquiner le Grand Bec (3398m). Plus on arrivait sur le lieu de départ, plus on se posait des questions sur la météo car l'épais manteau nuageux était bas (1800m).

Bien décidés, nous mettons crampons et casques dans le sac et commençons la montée par le Bois de la Taillette sur une trace raide et bien humide car une averse était tombée dans la nuit. Pas de chance pour l'épreuve de championnat de France de skating qui se déroulait sur le site ce matin!Nous remontons dans sur un rythme assez bas pour moi (pour changer)la Combe des Gouille jusqu'au refuge toujours dans le brouillard ce qui rend l'orientation difficile mais heureusement la trace est bonne. Première petite pose devant le refuge pour reprendre des forces où un gros groupe prend les devants.

Il nous faudra trouver le soleil à 2500m sous le glacier de Becca Motta avec un changement radical de température, fini l'humidité de la brume. Nous doublerons le groupe tenu par surprise par les cousins Valérie et Claude Pivier. En direction du Col de Becquetta, un beau couloir se dessine face à nous dans le Grand Bec qui est inexistant dans le topo, nous prenons quelques minutes pour étudier la ligne et le garder pour une autre fois, les conditions nivologiques sont plutôt bien soufflées et croûtées aujourd'hui. Le plus drôle, à entendre l'autre groupe loin derrière, l'idée est la même.

S'en suit une montée assez fatigante dans le glacier de Troquairou sur une trace raide et dure, les peaux dérapant n'arrangent guère l'approche au cap des 3000 pour me faire accuser de la grosse sortie de la veille. Les 400 derniers mètres me paraissent long et m'obstine à continuer pour avoir la récompense panoramique une fois au sommet par ce beau ciel bleu qui règne sur la Savoie. On arrivera à suivre aussi la progression au loin de deux groupes dans les Grands Couloirs de la Grande Casse.

La descente sera une autre affaire sur l'itinéraire de montée, en passant dans une neige toujours froide, croûtée et soufflée jusqu'au refuge. Puis la chaleur printanière aura modifié rapidement l'aspect neigeux dans le beau champ de bosses à côté du Bois pour nous offrir "malheureusement" une grosse soupe jusqu'à la piste de fond.