Mont Charvin par le Golet de la Trouye et l'arête du lac

Me voilà parti accompagné de Stéphane Evêque sur un sommet les plus connus des Aravis: le Mont Charvin. Les quelques pluies tombées cette nuit ont laissé un terrain encore bien humide et quelques brumes accrochent encore les sommets.

Nous suivrons en partie le topo des "Sentiers du Vertige" en partant des Bassins, non loin du Col de l'Arpettaz. Celui-ci préconise de prendre tout de même de prendre le matériel de via-ferrata car certains passages sont équipés de câbles mais nous ferons sans.

Non loin du départ nous ferons la connaissance d'une vipère aspic pour nous mettre dans l'ambiance, celle-ci nous laissera passer en se cachant dans les herbes. Nous prenons le chemin bien balisé menant dans le scabreux golet de la Trouye (évoque plutôt une truie plutôt que la peur ou l'angoisse) . Le passage dans la brèche est assez raide et gras, nous nous aidons du câble installé au sol par moment. La brume épaisse sous nos pieds nous cache le vide que l'on laisse derrière nous. On entend quelques chèvres que l'on retrouve un peu affolées puis rassurées de nous voir sous la barre rocheuse, elles nous suivrons un court moment. En 35 minutes, nous atteignons le début de l'arête où l'on trouve une meilleure vue sur l'itinéraire à suivre et le versant opposé totalement dégagé.

La découverte de l'arête Sud commence donc, nous suivons le fil de l'arête qui est très bien équipé et fort utile avec le sol glissant. Le vide est bien présent et prenons tout notre temps. Quelques pas d'escalade facile sont tout de même nécessaires jusqu'au sommet.

On souffle un moment une fois au sommet (2409m) en observant la suite du programme sur d'éventuelles options. Nous reprendrons l'arête aérienne opposée sur l'Est pour la descente en direction de la Goënne (2174m). Celle-ci est câblée à deux reprises, dans le premier ressaut et dans un passage rocheux plus raide. Nous retrouvons une sente dans le pré après l'intersection du Pas de l'Ours au dessus du lac du Mont Charvin, en traversée puis un zig-zig jusqu'à la Goënne. Nous replongeons de l'autre côté mais le terrain étant trop glissant, nous n’effectuerons pas la totalité de l'arête et prendrons sur notre gauche dans la pente le long d'une petite barre. Quelques pièges cachés sous les herbes hautes nous font prendre de la vigilance mais j'arriverai tout de même à m'accrocher le tibia dans un gros trou. L’hématome et l'écorchure me feront serrer les dents le reste de la sortie.

Nous retrouvons une sente passant de l'autre côté pour rejoindre l'Aulp de Fier d'en Haut, en allant à la rencontre d'une harde de chamois nous offrant toujours autant de belles cabrioles.

Nous contournons la Tête de l'Aulp par un chemin à moutons comprenant quelques ossements laissés par les nombreux vautours que l'on peut apercevoir attroupés plus bas au niveau de l'Aiguille de Manigod. Nous reprenons le sentier mieux marqué de Champ Tardif au niveau du lac où se trouve un bon troupeau de moutons, pour accéder à la sortie au Col.

Nous prendrons le retour de la boucle par l'autre versant dans un chemin étroit assez gras aménagé d un câble à mi parcours sur une dalle schisteuse. Nous couperons à travers champ pour retrouver la piste menant à Merdassier du milieu.

Le reste se déroule entre piste et route en passant par les Chappes et le Col de l'Arpettaz.

Une belle sortie de 3:30 qui nous aura laissé son lot de sensations et de beaux paysages.