La trotte des Edeilweiss

Sur une très belle idée de François Lachaux de se retrouver entre fans des sentiers du vertige, je récupère en vol F. H. à Albertville pour le rendez-vous à Thônes où nous attendent François Lachaux, Magalie et Anaëlle avec le petit thé de l'amitié sur le trottoir.

Direction le parking de Montremont pour une belle et longue trotte dans les Aravis et Bornes avec un somptueux enchaînement de passages plus ou moins délicats avec une météo adéquat, ni trop chaud, ni trop froid.

Acte 1:

D'une première traite de 1500m D+, en passant par l'ancienne montée de l'aravis trail (en 3 étapes) où l'on en prend déjà plein les yeux en traversant les nombreux couloirs et l'envers de la Tournette (le Varo et le rocher des Tours) à s'imaginer dans les vieux tracés à moitié effacés par le temps, Nous atteignons le Col des Fretes du Rosary. Je suis François à la recherche éventuelle d'un sentier menant à nos observations mais le rêve s'achèvera au pied de la falaise dans un couloir trop expo, nous rattrapons les autres ayant pris un peu de distance en direction du fauteuil en coupant de parts et d'autres entre blocs, pierriers et puits. On check le premier sommet qu'est la Tournette avec le petit passage de chaîne et d'échelle qu'on commence à connaître par cœur, le passage sans matos aussi d'ailleurs.

Descente en direction du Col du Dard où se trouve comme d'habitude la harde de boucs, le terrain est encore un peu humide mais moins que la dernière fois avec Romain Basset. On prend le temps quand même en sécurité. Les filles sont ravies et ne bronchent pas.

On croise pas mal de monde en sens inverse venant du chalet de l'Aulp, petite descente au taquet groupé en se marrant dans les pierres roulantes sous les pieds devant les gens qui nous prennent pour des fous. C'est le cas :)

On se ravitaille en eau au châlet pour ne ne pas se dessécher.

Acte 2:

Bref passage au chalet des Crottes (pour une fois, le single n'était pas trop dégueulasse), Col des Nantets, le Pas de l'Aule où l'on double des non locaux très bien équipés en Adidas Advantage et autres chaussures inadaptées à la pratique en montagne...

Nous suivons le magnifique muret de délimitation du parc à chèvres/moutons jusqu'à la Roche Murraz. Le ton est donné pour la traversée du Lanfonnet entre les pins secs et lapiaz avec toujours une vue imprenable sur le lac d'Annecy.

Un choucas prend la pose dans la fine brume jusqu'à notre venue. Nous finissons au feeling dans le lapiaz car il n'y a pas de traces pour récupérer le Col des Frêtes.

On ne s'arrete pas, mangeons quelques bouchées de sandwichs et poignées de riz et soja en trottant.

Acte 3:

Voilà! on y arrive, au pied de la partie la plus délicate du tour! Les Dents de Lanfon.

La grosse partie de tralala comme l'appelle François, ou plutôt en dents de scie. C'est maintenant qu'il va falloir être vigilant même en se fendant la poire tout du long. On a une petite corde avec nous au cas où par sécurité et c'est tant mieux car il y a beau y avoir des passages proches du troisième degré mais ça gaz pas mal de chaque côté.

La dent Sud n'est accessible que par escalade, c'est par le Col de la Petite Molaire que nous commençons. premier raidillon et câble pour l'ambiance, la solidité des pins accrochés aux parois nous ébahissent, les pentes versant ouest sévères surplombantes sur les eaux miroitantes du lac nous offrent un parcours esthétique. Bref tout pour aborder une belle traversée tel un montagnard.

Après avoir franchi l'arête faitière, la suite de la traversée commence par une courte désescalade dans le versant est (Aup Riant) et un parcours sur des vires herbeuses jusqu'à une brèche qui précède les cinq "dentelures". Première cheminée passée pour la première dentelure assez délicate où l'on sortira la corde pour faire un aller-retour. On contourne donc par la sente bien marquée à droite. Magalie découvre ses premières Edeilweiss d'où le nom de la trotte donnée par François. Les deuxième et troisième dents passées plus facilement, Je prends quand même une belle pierre sur la courge sans gravité mais qui sonne sur le cou, nous passons côté lac pour escalader la quatrième. Un petit pas sympa au dessus d'un puit sans fond au milieu des pins mérite de l'attention. Deuxième anecdote pour moi en tapant le genou sur un rocher. Concernant la cinquième dent, il faut passer la fissure peu inclinée, depuis la brèche qui la précède. Un cheminement sur l'arête, parmi les pins, conduit à une autre brèche. Toujours sur la vire versant lac, nous atteignons après le couloir un ressaut plus raide en versant Aup Riant un passage de trou étroit à escalader et se faufiler pour passer à nouveau du côté du lac.

C'est par des gradins que nous arrivons à la dent centrale où nous prendrons une courte pause pour finir de manger, admirer le lac et voir de prêt les parapentes passer vers nous.

La descente se passe dans le lapiaz puis cheminée câblée avant de retrouver la voie normale et reprendre les châlets de l'Aup-Riant.

Acte 4:

Nous remplissons les gourdes tout en observant les chamois non loin. Sur la piste, petit défi avec les deux François et moi de se la coller contre un tracteur qui passait là jusqu'au Col des frêtes.

Nous attendons les filles un court instant avant d'enchaîner l'ascension finale de la boucle plus facile cette fois, par le sentier d'où les vaches déjà prêtes pour la nuit, nous mènera à la Pointe de Talamarches.

Une superbe descente finale en single bourrée d'épingles en forêt nous permet d'arriver rapidement à la voiture pour déguster une bière bien fraîche et des carreaux de chocolat.

Voilà une trotte qu'on ne sera pas prêt d'oublier. Merci François pour cette belle idée.