Andorra Celestrail

Ce gros weekend qui annonçait l'été (enfin!) démarrait aussi avec mon premier objectif de la saison, mais cette fois à 9:00 de route dans la principauté d'Andorre où j'avais plus l'habitude d'aller pour remplir le coffre que de courir pendant ma jeunesse fougueuse.

Deux semaines plutôt, je chutais du toit en me rattrapant in-extremis à un chevron qui me décolla une côte, des douleurs interminables à chaque toux, éternuements, faux mouvements; accélérations cardiaques trop rapides et sensations de compressions de la cage thoracique durant la première semaine me présageaient le doute pendant mes séances à partir sur la course. Puis une semaine à faire du jus à ne plus savoir quoi démolir, jusqu'au jour-J. Je ne ressent qu'une douleur au niveau de la colonne, je tente quand même, au pire ça fera toujours un weekend pour se changer les idées et voir autres choses.

Avec moi, Stéphane Sclavo se chargera de faire mon assistance tout le long de la course.

C'est sur le 83kms de Celestrail modifié en 80kms et gardant ses 5000m de dénivelés positifs que je pris le départ depuis Ordino à minuit sous une belle pleine lune dorée, dans le groupe de tête avec Emmanuel Ripoche et Virginie Govignon. Rapidement, sans pour autant être parti fort, je garde en vue 7/8 frontales devant moi et durant la première montée, 2 coureurs se mettent à craquer et essayent de s'accrocher à moi. Ici les bâtons sont de rigueur vue l'inclinaison par endroit, il faut sans cesse pousser. Les premières descentes de nuit sont grasses suites aux passages de la Ronda Del Cims et du Mitic, quelques montées les pieds dans l'eau restant de la bonne averse de l'après midi, l'occasion de faire quelques chutes sans gravités. A chaque sortie de forêt j'admire la lune au dessus des silhouettes de montagne et regrette que le téléphone soit au fond du sac pour prendre une photo.

La montée raide de Portella de Sanfons où l'on récupère bon nombre de coureurs d'un autre parcours sème le doute dans le classement, de plus on ne suit pas de chemin, ça se passe droit dans le mur au milieu de touffes d'herbes légèrement gelées, pour moi c'est pas possible, et si quelqu'un glisse avec du matos mal adapté. J'avais l'impression de me retrouver dans un passage de la Pointe des Arces... bref ça c'est deux autres histoires.

A chaque ravito, Stéphane me donne mon classement et les temps intermédiaires, pour moi, il y a erreur total, persuadé qu'il a loupé des coureurs. J'arrive toujours plus ou moins sur les temps de passage prévu, ce qui me surprend aussi car je n'ai pas reconnu le parcours. A mi-parcours, 5:00, le soleil n'a toujours pas pointé son nez, j'arrive à Escades sur le plus gros ravito avec un coureur, prend la décision de changer de tenue à plus tard, ainsi que le changement de poche d'eau.

Le jour se lève doucement dans l'ascension du Coll Jovel sur une belle voie romaine bien costaud, le fait de m'être arrêté un peu plus longtemps au ravito m'a réveillé le pincement à la colonne. Je parviens à semer le coureur qui était parti en même temps que moi du ravito. Une fois en haut, je commence à sentir un soulagement mais aussi un petit signe de faiblesse, je me permet de profiter un peu plus du paysage, et tout ces beaux petits chemins pendant la longue relance avant Pardines.

Pardines, Stéphane m'attend pour refaire mon sac pendant que j'enfile le short et m'annonce que je suis 2ème et qu'Emmanuel est à 20min, j'essaye de ne pas trop traîner car je sent que ça revient derrière moi. Pas manqué, au moment où je part, 2 coureurs arrivent au ravito, une longue ligne me permettra d'estimer 5min d'écart au moins avant qu'ils repartent.

Mon dos va mieux, je ne traîne pas. Je commence à boire sur la pipette quand je me rend compte que rien n'arrive ...coincée ou mal branchée?! courir les bâtons en main et refaire le sac en même temps pour rebrancher le tube, quelle galère. Puis quiproquo sur le balisage, une barrière de clôture électrique balisée ouvrant sur la route me persuade de prendre un petit chemin montant sur un petit village, plus haut, pas signe de balisage, je regarde les coureurs passer sous mes yeux est attend un instant qu'il suivent mon chemin et rien... je redescend et aperçois au loin de la route une balise après la clôture. Je suis à nouveau dégoûté parce qu'il va falloir que je m'affole plus pour revenir devant.

Je parviens à voir un coureur devant non loin du ravito d'Armania, et derrière le jeune Jean Lou qui fait une grosse remontée. Ils sont 3 à partir du ravito; il fait déjà chaud dans l'ultime montée du Coll d'Arenes, je ne vois plus que 2 coureurs avant le sommet et donne tout pour les atteindre, l'un d'eux peine, c'est le même qu'à Escaldes, je l'encourage à me suivre mais en vain. Je commence à avoir du mal à avancer à mon tour, les cuisses se durcissent. Je bois l'unique Coca au Col et on me dit que je suis 9ème, je ne comprend plus rien au classement. Une interminable descente en pierrier commence, plus de jambes, on nous fait dévier des névés que je décide de prendre par moment pour soulager les genoux. Je me retourne par moment pour laisser la place à Julien Chorier qui ne devrait pas tarder à arriver du grand parcours, mais rien.

Je fini sur une belle voie romaine, suivie de goudron dans Ordino en 11:13. Très satisfait, dans les temps escomptés, de supers beaux chemins, belle météo, bonne prépa et bonne assistance. Pleins de belles rencontres et de rigolades.

Je remercie tout ceux qui m'ont suivis et encourager par leurs messages et "ondes positives", à l'asso Ensemble au Sommet; pense aussi à ceux qui auraient voulu être sur le suivi, papa, maman, Xav, et bien d'autre. Merci à Steph qui a assurer.

...Course à remettre dans un calendrier!!

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