Traversée d'arête en Bauges

Ce matin, décollage sur les Bauges pour présenter mon massif natal à Jérémy Pouge et Olivier Michelin sur un parcours plus ou moins aérien, mais surtout pour leur en mettre pleins les mirettes.

On pose la voiture sur le parking menant au Col du Haut du Four, et j'entend déjà dire "mais je connais, c'est pas ici le trail d'Albertville?" chacun leur tour. "T'inquiète, on ne va pas au Parc à Mouton". Après quelques petits kilomètres de traversée à l'ombre sous le Grand Roc, nous voilà au Col de la Fougère pour profiter du soleil. Sur l'envie de Jérémy, depuis quelques temps de faire une arête, je lui ai concocté ce petit tour démarrant vraiment d'ici sur la ligne de crête passant par la Pointe de Chamosseran, qui comme son nom l'indique nous offrira les premiers chamois en contrebas sur les dalles versant Nord. Les deux kiki ont l'air à l'aise et déjà bien content de la vue offerte, et me questionnent déjà sur les fleurs pour faire mon entrainement au proba.

L'arête s'incline un peu plus à chaque mètre en arrivant sur l'arête de l'Arpette avant d'atteindre le pré où mangeaient tranquillement une trentaine de chamois avec les petits. Je remarque que la croix au Mont d'Armenaz n'est plus là. Nous descendons l'arête abordé de plusieurs belles failles spectaculaires dues à l'érosion, et encapons sur l'ascension du Pécloz et ses petits passages techniques. Après 2:40, nous mangeons un bon morceau de Beaufort, de noix de jambon et de pain au curcuma de Zilio avec un beau tour d'horizon sur le massif. Et voilà que nous rejoigne Gaëlle Martin et Katell Guiziou qui étaient sur nos traces sans qu'on les remarques.

Nous repartons sans elles, et vu qu'on était en avance sur le temps prévu, nous descendons sur le châlet d'Armène et faire la montée du passage d'Armène (et quelques souvenirs) en plein cagnard vers le le Rocher de l'Arpette. Chemin raide qui commence à piquer, Olivier sent les premiers signes de faiblesse tandis que je mets un peu au taquet derrière Jérémy. Le téléphone sonne, SMS de Xavier Mills, "je vous vois, je suis à la Fougère, je vous rejoint". Sacrée surprise de le retrouver pas loin de la Pointe de Chamosseran.

On ne reprend pas le même itinéraire pour le retour et prenons le chemin de la Balme, cette bonne traversée qui auraient pu être sympa à courir si elle avait été nettoyée. Ici les choses commencent à se compliquer pour chacun, entre manque d'eau, rayures de la carrosserie par les branches et ronces, et passages de couloirs désastreux.

A chaque passage en herbes hautes et plus particulièrement sous le Col des Sausses, au lieu dit "les sarpédets", je claque des mains pour effrayer les serpents qui pourraient nous surprendre. Derrière le Col, le chemin que j'avais l'habitude de prendre à mes début est totalement modifié par le ravagement des avalanches, des portions totalement coupées, d'autres recouvertes d'énormes névés voûtés (où l'on profite de quelques minutes pour prendre le frais), des parties de roches poreuses où il n'est pas bon rester taper la bavette, des arbres couchés, nous ralentissent dans notre progression. On s'essaye à quelques pas de chamois afin d'atteindre des bouts de cordes et autres vieux câbles arrachés. L'arrivée dans la forêt sera nettement plus calme, un petit passage au Mont de Grésy et nous rentrons sur le chemin de l'ancienne église, une petite pause rafraîchissante sur la place dans le bassin (désolé, l'eau était trop propre...) avant de boire quelques bières bien fraîches en terrasse à la Bacholette et manger un bon gâteau aux noix maison.

Un bon petit tour de 7:30 pour 31kms et 2500m de déniv partager avec les copains, avec tout les bons (et moins bons) ingrédients de la montagne.