Le Salève par les vires

Nous y voilà! Petite montagne sacrée de composition calcaire dominant le Genevois où est né le terme "varappe" en 1875. C'est Sylvère Pruvost qui nous fera découvrir son terrain de jeu, et profitera de notre présence pour découvrir un nouveau passage. Stéphane Evêque nous accompagne également sur ce nouvel épisode des "Sentiers du Vertige".

Nous partons du parking du Coin (Collongnes), vers le tennis, où nous admirons la douzaine de chamois à quelques pas de la voiture. On entre de suite dans une bonne ambiance en forêt sur un sentier typé marche d'approche où il est déjà difficile de trouver le bon chemin accédant au sentier des Etiollets (différents marquages sont présents).

Une fois le bosquet passé, un sentier raide s'ouvre après une clairière en étant plus vigilant, par quelques petits mouvements d'escalade nécessaires. De nombreuses sentes mènent à la dalle verticale équipée d'un gros câble rigide qu'il faudra agripper avant de suivre un cheminement aérien et attraper une corde nous permettant d'affronter un mur patiné ("le mur des limaces").

Après une succession de vires ascendantes, nous passons par un mur lisse équipé d'une grosse chaîne pour un court retour en forêt.

Nous apercevons un cabris peu craintif juste au dessus de nous , et le dos d'un autre chamois probablement blessé. Sylvère et moi grimpons chacun d'un côté afin de voir ce qui se passe et de constater le décès du malheureux pris dans une chute de pierre, après la fuite acrobatique du petit en direction de Stéphane attendant en contre-bas.

On rejoint sur la gauche l'arête rocheuse jusqu'au sommet, comprenant une dalle exposée avec petites cavités ("le fromage") que l'on escaladera.

Nous rentrons dans le cirque des Etournelles, nous profitons de passer par un petit trou pour le fun (facilement évitable). Nous continuons un moment sur des sentes au travers des gradins. Nous rentrons dans la grotte de la Mule pour aller chercher une petite fenêtre en hauteur nous permettant de basculer sur l'autre versant, et de rejoindre les vires Sarrot-Saut Gonnet.

La sortie du trou se fait par une désescalade de 10m sur de bonnes prises parfois patinées et humides. En venant de l'autre sens, il sera plus difficile d'apercevoir l'entrée du trou cachée en hauteur.

Bien qu'équipé de câbles par endroit et balisé de marques rouge, la vire est très exposée le long de la paroi par son étroitesse et le vide apparent. Il est possible de déraper sur les petits cailloux, la prudence est de rigueur ici et ça ne sera pas les petits arbres mal enracinés en contre-bas qui pourront nous retenir. Un petit passage descendant par une vieille petite corde douteuse accrochée à un vieil arbre peut être évitée sur la traversée. On a un peu de mal à imaginer où se trouve le passage dans la paroi rocheuse en face de nous avant d'arriver à Grande Gorge.

Nous retrouvons une partie en forêt à travers un couloir où l'on trouvera une carcasse de chamois laissée sans doute par un loup ou un lynx.

Le passage dans la Grande Gorde se devine à travers les éboulis puis l'on retrouve une sente plus visible et marquée pour récupérer un itinéraire moins sauvage.

Nous montons sur le sentier de la Grande Gorge pour sortir de la forêt sur le haut plateau du Salève et aller en direction de la Corraterie. Le chemin du retour se fera par un petit détour au Trou de la Tine, lieu impressionnant par cette ouverture sur le ciel.

Le sentier est ici nettement plus fréquenté mais nous prenons un itinéraire bis pour atteindre le Sphinx. Court passage impressionnant et à la fois magique. On peut apercevoir la vire plus que délicate menant au Bonhomme (empilement de pierres sous le Sphinx). Un petit détour pour rejoindre le portail et emprunter une vire aérienne où l'on pourra prendre une rampe en fer un peu plus bas dans les gradins.

Nous repasserons au niveau de la première grotte dans le sentier de Chavardon avant de finir par Orjobet en forêt. Une fois en bas, au Coin, le retour se fait sur bitume avant de retrouver le parking.

Le site regorge de gorges, vires, grottes et passages secrets à exploiter. Nul doute que j'en resterai là.